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La messe expliquée
 
Le Chant
« Chantez à Dieu de tout votre coeur avec reconnaissance, par des psaumes, des hymnes et des cantiques inspirés » écrit saint Paul aux Colossiens (3,16 ; cf Ep 5,19). Lors de la Cène, Jésus et ses apôtres entonnèrent des hymnes, note l’évangile (Mt 26,30). Il s’agit probablements de ces psaumes (113 à 118) qui prenaient place dans le rituel du repas pascal. De même la messe est ponctuée de chants qui n’ont pas simplement une fonction ornementale mais qui font partie de l’action liturgique elle-même. « Chanter est le fait de celui qui aime » dit saint Augustin. La messe, sacrement de la charité, se doit donc, autant que faire se peut, d’être chantée. Le chant d’entrée a en particulier une triple fonction. Il doit (cf PGMR n°25) :
  Favoriser l’union des fidèles rassemblées, l’unité des voix qui chantent étant en à la fois le signe et le moyen de l’unité des coeurs qui célèbrent.
  Introduire au mystère du temps ou de la fête liturgique célébrés ce dimanche
  Acclamer la procession d’entrée des ministres, comme au jour des Rameaux le peuple acclamait son Seigneur marchant vers la Jérusalem de son saint Sacrifice.
Le signe de la croix
Après avoir vénéré l’autel par un saint baiser, le prêtre célébrant gagne le siège de présidence et salue l’assemblée. Il introduit la célébration par le signe de croix que tous les fidèles tracent sur eux-mêmes. Comme on aimerait que ce geste soit posé avec ampleur et solennité ! Il est si souvent, hélas, esquissé mesquinement, de manière hâtive et machinale.... Or c’est notre grande marque d’appartenance au Seigneur. Nous sommes signés. Nous nous drapons dans la Croix du Christ comme dans le vêtement de notre salut. C’est le premier geste que l’Église pose sur le catéchumène : elle lui signe les yeux, la bouche, les oreilles... ; elle le signe tout entier. Au début de la messe ce signe nous rappelle ce que nous sommes venus célébrer : le sacrifice de la croix rendu sacramentellement présent.
En se signant le prêtre dit « au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit ». Cette parole rappelle bien évidemment le baptême (cf Mt 28,19). L’expression « au Nom de... » ne doit pas tromper. En français courant elle veut dire « à la place de... » ou « de la part de... ». Or ce n’est pas du tout ce qu’elle signifie en français théologique ! Le prêtre ne baptise pas « de la part de la Sainte Trinité ». Nous ne célébrons pas l’Eucharistie, par délégation en quelque sorte, à la place de la sainte Trinité qui aurait dû momentanément s’absenter !... Bien au contraire par cette parole nous signifions que la liturgie nous plonge dans la vie trinitaire, nous retrempe à notre baptême.
Qu’il importe de porter attention à ce geste magnifique et à cette parole initiale de notre célébration ! Ce sont des baptisés qui célèbrent ; c’est la famille de Dieu qui est convoquée au Repas du Seigneur.
Eucharistie
Commençons par le début : c’est le mot grec « eucharistie » qui désigne notre sacrement. Un mot tout simple d’ailleurs puisqu’il veut dire : « merci » ! De nos jours encore, en Grèce, on entend ce mot prononcé dans la rue, dans les conversations courantes. Pour un service rendu, on dit « eucharisto poli » (merci beaucoup). Il n’est certainement pas inutile de rappeler que célébrer la messe, c’est d’abord et avant tout dire merci. C’est une action de grâce ! « Vraiment il est juste et bon de te rendre grâce... ». En partant à l’église le dimanche, il est bon de se demander : de quoi puis-je rendre grâce à Dieu ? Comment vais-je unir ma prière à la grande prière du Christ qui s’écrie «  Père, je te rends grâce ? » (cf Jn 11,41) . L’apôtre Paul écrit aux Ephésiens : « chantez et célébrez le Seigneur de tout votre coeur, remerciant (eucharistiant) Dieu le Père en tout temps et à tout propos au nom de notre Seigneur Jésus Christ » (Eph 5,19-20). N’avons-nous pas à rendre notre vie plus eucharistique ? Prenons modèle sur la Vierge Marie qui chante son Magnificat et qui est vraiment, selon l’expression du pape Jean Paul II : la femme eucharistique.
C’est certainement le motif le plus profond que nous avons de venir à la messe. Nous venons comme le lépreux de l’évangile (cf Luc 17) remercier le Seigneur. Déjà Origène au 3ème siècle s’exprimait ainsi : « nous célébrons l’eucharistie car nous ne sommes pas des ingrats ». 
Présence réelle
« Le Christ est réellement présent dans l’assemblée elle-même réunie en son nom, dans la personne du ministre, dans sa parole et aussi, mais de façon substantielle et continuelle, sous les espèces eucharistiques » (Presentation générale du missel romain, PGMR n°5).
Comme procédé mémotechnique on peut parler des quatre P de la présence du Christ à la messe : dans le Peuple, dans le Prêtre, dans la Parole et dans le Pain.
Ces « quatre présences » sont réelles, aucune n’est irréelle. Mais la présence du Seigneur culmine dans le sacrement de son Corps et de son Sang où il est substantiellement et continuellement présent sous les espèces eucharistiques. Pourquoi dans cette année de l’eucharistie ne pas renouveler le sens de ces visites au Saint-Sacrement en demeurant volontiers en prière devant le tabernacle ? « La présence de Jésus dans le tabernacle doit constituer comme un pôle d’attraction pour un nombre toujours plus grand d’âmes pleines d’amour pour lui et capables de rester longuement à écouter sa voix et à entendre presque les battements de son coeur. "Goûtez et voyez : le Seigneur est bon !" (Ps 33, 9) » (Jean Paul II, Mane Nobiscum Domine, n°18).
 
Les deux Tables
Les deux Tables : « La messe comporte comme deux parties : la liturgie de la parole et la liturgie eucharistique ; mais elles sont si étroitement liées qu’elles forment un seul acte de culte. En effet, la messe dresse la table aussi bien de la parole de Dieu que du Corps du Seigneur, où les fidèles sont instruits et restaurés » (PGMR n°8) . On parle communément des "deux tables" du Seigneur : l’ambon où est servi le pain savoureux de la Parole de Dieu et l’autel où est rompu le Corps de Jésus Christ. Le même et unique Repas du Seigneur comprend indissociablement ces deux "parties". On ne doit pas porter moins d’attention à l’une qu’à l’autre. Ecoutons pour nous en persuader ce que disait déjà le vieil Origène (mort en 253) : « Vous qui assistez habituellement aux divins mystères, vous savez avec quelle précaution respectueuse vous gardez le corps du Seigneur, lorsqu’il vous est remis, de peur qu’il n’en tombe quelque miette et qu’une part du trésor consacré ne soit perdue. Car vous vous croiriez coupables, et en cela vous avez raison, si votre négligence en perdait quelque chose. Que si lorsqu’il s’agit de son corps vous apportez à juste titre autant de précautions, pourquoi voudriez-vous que la négligence de la Parole de Dieu mérite un moindre châtiment que celle de son Corps ? »
Ce met délicieux de la Parole de Dieu n’en laissons pas perdre une miette, par distraction ou par retard à la messe, par exemple... !
L’Ambon
L’Ambon : « La dignité de la parole de Dieu requiert qu’il existe dans l’église un lieu qui favorise l’annonce de cette Parole et vers lequel, pendant la liturgie de la Parole, se tourne spontanément l’attention des fidèles. Il convient que ce lieu soit en règle générale un ambon stable et non un simple pupitre mobile. » (PGMR n° 272) Le mot « ambon » vient du grec anabainein qui signifie monter, il désigne donc une élévation, une hauteur, une montagne. La montagne est en effet dans la Bible le lieu par excellence de la révélation. Quand le ministre proclame l’évangile à l’ambon on songe à Jésus, nouveau Moïse, prononçant son sermon sur la montagne. A la synagogue la lecture de la Torah était faite sur une estrade, la Bema. Le scribe Esdras se tenait sur la Bema quand il lut le Livre de la Loi de Dieu, le traduisant et en donnant le sens. Il disait « "Ce jour est saint pour le Seigneur, votre Dieu, ne soyez pas tristes, ne pleurez pas !" Car tout le peuple pleurait en entendant les paroles de la Loi » (Néhémie 8,9). Ainsi tout le peuple chrétien, écoutant la lecture des Saintes Ecritures, ruisselle des larmes de la reconnaissance et de la joie quand il entend depuis l’Ambon son Dieu qui lui parle et le nourrit de sa sainte doctrine...
L’Autel
L’Autel : « Quand il s’offre pour notre salut, le Christ est à lui seul l’autel, le prêtre et la victime » (5ème préface du temps pascal).
L’autel est le centre de toute l’action liturgique qui se déroule à la messe. Il ne peut pas être confondu avec n’importe quelle table, pupitre, porte-micro ou autre...
En entrant dans le sanctuaire le prêtre vénère l’autel par un saint baiser. Puis éventuellement il l’encense. L’autel, en effet, c’est le Christ. Dans le sacrifice de la croix, rendu présent sous les signes sacramentels, c’est le Christ qui offre (il est Prêtre) qui est offert (il est Victime) et qui reçoit le sacrifice (il est Autel). Ce n’est pas rien de s’approcher de l’autel du Dieu Vivant ! Tout au long de la célébration on manifeste envers l’autel, la sainte Table du Seigneur, toute sorte de marques de respect et de joyeuse ferveur.
«  Je m’avancerai jusqu’à l’autel de Dieu, la joie de ma jeunesse » (Psaume 42,4 ). De l’autel de la croix coule sur tous les fidèles une fraîcheur juvénile et baptismale...
La Sainte Synaxe
L’Orient chrétien appelle volontiers la célébration de l’eucharistie la ’’Sainte Synaxe’’, parce qu’elle est d’abord la sainte Convocation du Peuple de Dieu, l’Assemblée des saints. Déjà lors de la sortie d’Egypte, Dieu libère les hébreux de la maison de servitude pour qu’ils lui rendent un culte dans le désert (cf Ex 7,6). De ces clans disparates d’esclaves, Il se constitue un peuple de louange capable de lui offrir le sacrifice d’action de grâce. De même chaque Dimanche, nous arrachant à nos oeuvres serviles hebdomadaires, Dieu nous convoque pour faire de nous le peuple de sa louange. La messe est en effet une liturgie c’est-à-dire étymologiquement une action du peuple. C’est le peuple, uni à son chef, le Christ, qui célèbre « le sacrifice de toute l’Eglise ». La messe implique donc une participation "consciente, active et fructueuse" de tous. On ne peut venir à la messe en spectateur du mystère célébré. On y est convoqué par Dieu pour lui rendre un culte parfait en Jésus-Christ.
La salutation
Après le signe de la croix et la parole baptismale, le prêtre, en saluant la communauté rassemblée, lui manifeste la présence du Seigneur. Trois formules, issues des Saintes Ecritures, sont proposées par le Missel :
  « La grâce de Jésus notre Seigneur, l’amour de Dieu le Père,et la communion de l’Esprit Saint, soient toujours avec vous ». (2 Co 13,13). - « Et avec votre esprit »
  « Que Dieu notre Père et Jésus Christ notre Seigneur vous donnent la grâce et la paix. »( cf 2 Co 1,2 ; Ep,1,2) - « Béni soit Dieu, maintenant et toujours ! »
  La troisième formule est la plus classique : « Le Seigneur soit avec vous », interpellation qui reviendra quatre fois au cours de la messe. On la trouve souvent dans la Bible (cf Rt 2,4 ; Jg 6,12 ; 2 Ch 15,2...). Elle est une manière biblique de se saluer. Pourquoi les chrétiens se rencontrant dans la rue ne remplaceraient-il pas le très banal bonjour par une interpellation de ce genre : « le Seigneur soit avec toi ! » ?
Dans le cadre de la liturgie cette salutation a une portée considérable. Elle correspond au salut de l’Ange Gabriel à la Vierge. Le ministre est l’Ange du Seigneur (cf Ap 2,1) qui salue l’Eglise-Epouse comme l’ange salue Marie, figure de l’Eglise : « Je vous salue, comblée de grâce, le Seigneur est avec vous » (Lc 1,18). Le grec, comme l’hébreu ou le latin, fait l’ellipse du verbe être, il n’y a donc aucune différence entre « le Seigneur est avec vous » ou « le Seigneur soit avec vous », les deux formules signifiant littéralement « Dominus vobiscum, le Seigneur avec vous ». Oui, que l’Eglise se réjouisse, elle est comblée de grâce puisque le Seigneur, l’Emmmanuel (Dieu avec nous), est avec elle !
La préparation pénitentielle
«  La première parole du juste est de s’accuser lui-même » dit le sage (Proverbes 18,17, Vulgate). Nous commençons notre célébration en reconnaissant que nous sommes pécheurs. Mis en présence de la sainteté de Dieu notre réflexe est celui de Simon Pierre : « éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur »(Luc 5,8).
Nous ne sommes pas à la hauteur des mystères que nous célébrons ; on n’est jamais de plain-pied avec Dieu.... La première prière de l’office est comme un grand SOS lancé vers le Ciel : «  Dieu viens à mon aide, Seigneur à notre secours ! »
Par la récitation du Confiteor, nous confessons que nous avons péché en pensée, en parole, par action et par omission. La messe est un moyen ordinaire de remise des péchés véniels. Par notre sincère participation à l’Eucharistie nos péchés légers et quotidiens sont effacés. Saint Ambroise disait à ses fidèles : « toi qui pèches chaque jour, communie chaque jour ! »
En reconnaissant nos péchés, nous nous frappons la poitrine. Cette percussion rituelle revient trois ou quatre fois durant la célébration (Confiteor, Nobis quoque, Agnus, Non sum dignus). C’est un très beau geste biblique qu’il serait dommage de négliger. C’est le geste du publicain dont la prière toute d’humilité est agréée par Dieu (cf Luc 18,13). C’est un acte de contrition. Etymologiquement, en effet, contritus veut dire broyé. Par ce coup pectoral nous voulons broyer nos coeurs de pierre en nous souvenant des paroles du psalmiste : « Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est un esprit brisé ; tu ne repousses pas, ô mon Dieu,un coeur brisé et broyé. » (Ps 50,19)
Le Kyrie eleison
Ces mots grecs nous sont infiniment chers ! La liturgie a gardé précieusement en son sein des organes témoins des langues bibliques : hébreu (Amen, Alléluia, Hosanna), araméen (Effata, Marana Tha) et grec (Kyrie eleison). Les mots mêmes de l’évangile viennent sur nos lèvres immédiatement après la préparation pénitentielle.
C’est le cri de la femme cananéenne(Mt 15,22), le cri des deux aveugles mendiants de la lumière : « Kyrie eleison, Seigneur ! aie pitié de nous ! » (Mt 20,30). Venant juste après la préparation pénitentielle, le Kyrie n’est pas tant une prière de supplication qu’un chant d’acclamation qui nous introduit au Gloria qui le suit immédiatement. Le Missel insiste sur ce point (PGMR n°30) : « puisque le Kyrie est un chant par lequel les fidèles acclament le Seigneur et implore sa miséricorde, il est habituellement accompli par tous ».
Dans la liturgie byzantine le Kyrie est répété un nombre incalculable de fois et en particulier 40 fois à la fin de l’office. L’appartenance originelle du Kyrie au grandes litanies de l’Eglise d’Orient explique sa répétition, en général six ou neuf fois. Le fait que ces chiffres soient multiples de trois a reçu une interprétation trinitaire. Toutefois il ne faut pas s’y tromper : c’est au Christ que s’adresse le Kyrie eleison comme l’apposition Christe eleison le fait bien comprendre. En effet toute l’antiquité chrétienne et saint Paul déjà réservent le titre de Kyrios à notre Seigneur Jésus, le Christ.
Le Gloria
Ce sont les mots même des anges la nuit de Noël que l’on chante à la messe dominicale en dehors des temps de l’Avent et du Carême : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu’Il aime » (Luc 2,14). Liturgie céleste et liturgie terrestre s’entremêlent. Cette hymne très ancienne (IIIème siècle ?) fut écrite en grec. Ce n’est que très progressivement qu’elle fut introduite dans la liturgie eucharistique d’abord, bien entendu, pour la messe de Noël (début VIème siècle). Comme toute hymne elle se doit d’être chantée autant que faire se peut. Elle constitue ce que l’Orient appelle la Grande Doxologie pour la différencier de la petite doxologie (Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit pour les siècles de siècles Amen). Aussi bien que la petite doxologie, la grande est insécable, on ne peut pas la morceler en l’entrecoupant par des refrains.
Toutefois une sorte de plan du Gloria se dégage aisément. On peut suggérer deux parties :
  Une hymne de glorification adressée au Père (jusqu’à Dieu le Père Tout Puissant)
  Une supplication adressée au Fils.
Le sacrifice eucharistique est offert pour la gloire de Dieu et le salut du monde. On ne s’étonne pas dès lors d’y voir alterner glorification et supplication.
La collecte
Il ne s’agit pas de la quête ! mais de l’oraison que le prêtre célébrant prononce juste après le Gloria. On l’appelle aussi la prière d’ouverture. Son nom de collecte manifeste son rôle de rassembler la prière de tous. Le prêtre l’introduit par une invitation : « Prions le Seigneur ». Puis un bref temps de silence est laissé. La PGMR précise le rôle de ce silence (n°32) : « tous, avec le prêtre, font silence pendant un peu de temps pour prendre conscience qu’ils se tiennent en présence de Dieu, et pour mentionner intérieurement leurs intentions de prières ». Puis le prêtre prononce la prière les mains étendues dans la position de l’orant (cf Ex 17,11 ; Ps 62,5 ). Les collectes de chaque dimanche sont particulièrement riches et belles. Y prêtons-nous suffisamment d’attention ? Elles expriment la tonalité de la célébration de ce jour là. Dans leur rythme et leur concision toutes latines elles ont souvent une structure bien repérable et très instructive pour notre propre façon de prier. Elles comportent en général :
  L’invocation louangeuse de Dieu le Père à qui elles s’adressent : Dieu très bon, Toi qui pardonnes.....Père juste, tu nous as aimés...
  La demande : donne à tes enfants de grandir dans l’amour.... ; augmente en nous la foi... ; accorde-nous le bonheur etc...
  La doxologie longue où s’affirme la médiation du Christ et la foi trinitaire : Par Jésus-Christ... dans l’Esprit Saint
  L’acquiescement du peuple unanime qui reconnaît dans cette collecte sa propre prière : Amen !
La liturgie de la Parole
« Dans la célébration de la liturgie, la Sainte Ecriture a une importance extrême ». Depuis le Concile Vatican II, la liturgie nous offre quotidiennement et chaque dimanche une lecture de la Sainte Ecriture plus abondante, plus variée et mieux adaptée. Il s’agit dans l’optique de la Constitution sur la Sainte Liturgie (SC n° 24 et 35) de restaurer chez les fidèles un goût savoureux et vivant de la Sainte Ecriture. A la Synagogue, le jour du Sabbat, il y avait une première lecture de la Torah, c’est-à-dire des cinq premiers livres de la Bible. Puis suivait une lecture des prophètes. Enfin venait l’homélie. On découvre ce schéma (Torah/Prophètes/Homélie) dans le livre des Actes des Apôtres. Lorsque Paul et Barnabé entrent à la Synagogue d’Antioche de Pisidie, le jour du Sabbat, il est dit : « Après la lecture de la Loi et des Prophètes, les chefs de la synagogue leur envoyèrent dire : "Frères, si vous avez quelque parole d’encouragement à dire au peuple, parlez." » (Actes 13,14-15). On entrevoit la même séquence liturgique dans la synagogue de Nazareth, mais cette fois c’est Jésus qui est invité à lire le livre du prophète et à faire l’Homélie (Luc 4, 16-22). Il est frappant de constater que notre liturgie catholique connaît semblablement le même ordonnancement des lectures suivie de l’homélie.
Le lavabo
Juste avant qu’il ne prononce la prière eucharistique la liturgie met sur les lèvres du prêtre la magnifique prière des trois jeunes gens dans la fournaise de Babylone(cf Daniel 3,38-40) : « Humbles et pauvres, nous te supplions, Seigneur, accueille-nous : que notre sacrifice, en ce jour, trouve grâce devant toi. » Après quoi le prêtre se lave les mains. Ce rite du ’’Lavabo’’ avait certes un aspect pratique au temps où étaient apportées à l’offertoire toute sorte de dons : légumes, poulets, argent, fromages... Le prêtre devait très concrètement se laver les mains après avoir manipulé ces offrandes. Mais le geste s’est très vite spiritualisé : il est devenu un rappel du baptême et un rappel du lavement des pieds (Jn 13). Il s’accompagnait de la prononciation du psaume 25,6-7 : « Je lave mes mains en signe d’ innocence pour approcher de ton autel, Seigneur, (lavabo inter innocentes manus meas et circumdabo altare tuum Domine) pour dire à pleine voix l’action de grâces et rappeler toutes tes merveilles ». De nos jours le prêtre dit à voix basse ce verset du Psaume 50,4 : Lave-moi de mes fautes, Seigneur, purifie-moi de mon péché.
Les lectures
« Pour présenter aux fidèles avec plus de richesse la table de la parole de Dieu, on ouvrira plus largement les trésors bibliques pour que, dans un nombre d’années déterminé, on lise au peuple la partie importante des Saintes Ecritures. ». Ce souhait du Concile Vatican II (SC n°51) fut mis en oeuvre par le nouveau lectionnaire qui depuis 1969 propose un cycle de lecture dominicale réparti sur trois ans. L’année A est celle de l’évangile de saint Matthieu (en 2005 nous sommes dans l’année A) ; l’année B est celle de Marc ; l’année C, celle de Luc. Quant à l’évangile selon saint Jean, il est réparti sur les trois années en des temps particuliers, notamment le carême et le temps pascal. Tous les dimanches, en dehors du temps pascal, la première lecture de la messe est tirée de l’Ancien Testament. Elle est choisie en fonction de l’Evangile lu le même dimanche et manifeste ainsi que la Loi et les Prophètes conduisent au Christ.
L’Adoration Eucharistique
« En cette année [de l’Eucharistie], puisse l’adoration eucharistique en dehors de la Messe, constituer un souci tout spécial des communautés paroissiales et religieuses ! Restons longuement prosternés devant Jésus présent dans l’Eucharistie, réparant ainsi par notre foi et notre amour les négligences, les oublis et même les outrages que notre Sauveur doit subir dans de nombreuses parties du monde. Dans l’adoration, puissions-nous approfondir notre contemplation personnelle et communautaire, en nous servant aussi de textes de prière toujours imprégnés par la Parole de Dieu et par l’expérience de nombreux mystiques anciens ou plus récents ! » Jean Paul II, Lettre apostolique Mane nobiscum Domine, n°18
Dans son encyclique sur l’Eucharistie, le pape livrait encore ce témoignage personnel bien édifiant :
« Il est bon de s’entretenir avec Lui et, penchés sur sa poitrine comme le disciple bien-aimé (cf. Jn 13,25), d’être touchés par l’amour infini de son coeur. Si, à notre époque, le christianisme doit se distinguer surtout par « l’art de la prière », comment ne pas ressentir le besoin renouvelé de demeurer longuement, en conversation spirituelle, en adoration silencieuse, en attitude d’amour, devant le Christ présent dans le Saint-Sacrement ? Bien des fois, chers Frères et Soeurs, j’ai fait cette expérience et j’en ai reçu force, consolation et soutien ! Jean Paul II, encyclique Ecclesia de Eucharistia, n°25
Le psaume
« La première lecture est suivie du psaume responsorial, ou graduel, qui fait partie intégrante de la liturgie de la Parole. » (PGMR n°36) Le Peuple qui a écouté le Seigneur lui répond par le chant du psaume. Toute la liturgie de la Parole est ainsi un dialogue entre Dieu et son Peuple. A la lecture répond le psaume, à la deuxième lecture, l’Alleluia, à l’évangile, le credo et la prière universelle... On chantait autrefois le psaume sur une marche (gradus en latin) qui menait à l’ambon, rappelant les pèlerins hébreux qui chantaient les psaumes des montées (Ps 119 à 133) jusque sur les marches du Temple de Jérusalem. C’est pourquoi on appelle aussi le psaume : le graduel. Le Psaume a une importance particulière car il est à la fois une parole d’homme et une parole de Dieu. C’est Dieu en effet qui nous donne les mots qui conviennent pour le prier. Le livre biblique des Psaumes s’appelle en hébreu « les louanges ». Chaque action ou chaque parole de Dieu est suivie par une louange émerveillée et reconnaissante du peuple. Le mot « psaume » vient d’un mot grec qui désigne l’action de faire vibrer une corde. C’est assez dire que les psaumes sont essentiellement une prière chantée, qui idéalement s’accompagne d’instruments à cordes. Qu’on songe à ce rouquin de David et à sa cithare ! Ce n’est que par défaut que l’habitude s’est prise de lire les psaumes. Il est vrai qu’une sonore lecture unanime est souvent plus belle à tout prendre qu’un chant approximatif et fluet...
La procession de l’Evangile
« Il faut accorder la plus grande vénération à la lecture évangélique. » (PGMR n°35). La Majesté de la procession de l’évangéliaire (le livre de l’évangile) escorté de flambeaux et d’encens rappelle la solennité des entrées impériales à Byzance. Le chant de l’Alleluia qui l’accompagne est un écho du chant des anges dans la liturgie céleste (Ap 19,1.3.4.6). Le mot hébreu Alléluia signifie tout simplement « Loué soit Dieu ! ». On le trouve notamment dans les psaumes alléluiatiques (Ps 145-150) : Dans la liturgie copte le chant de l’Alleluia peut durer un quart d’heure ! Tout est fait pour mettre en valeur ce moment essentielle : l’annonce de la Bonne Nouvelle. Il est dommage que dans nos liturgies latines se soit un peu estompé le sens du surgissement de la joyeuse annonce évangélique. Quand le ministre sur la montagne de l’Ambon proclame l’Evangile, c’est Dieu qui parle et c’est le Verbe qui est proféré. Les deux céroféraires (porte-cierges) qui encadrent l’évangéliaire sont comme Moïse et Elie, la Loi et les Prophètes, sur la Montagne de la Transfiguration. Mais dans la nuée de l’encens on ne voit plus que Jésus seul (cf Mt 17,8)...
La lecture de l’Evangile
Elle revient au diacre officiant. Celui-ci s’incline d’abord devant le ministre qui préside la célébration en disant : « Père, bénissez-moi ». Le président prononce alors sur le diacre la bénédiction suivante : « Que le Seigneur soit dans votre coeur et sur vos lèvres pour que vous proclamiez la Bonne Nouvelle au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit ». Lorsque le président lit lui-même l’évangile il s’incline profondément devant l’autel en disant à voix basse : « Purifie mon coeur et mes lèvres, Dieu très saint, pour que je fasse entendre à mes frères la Bonne Nouvelle » A l’annonce « Evangile de Jésus-Christ selon saint N... » tous les fidèles, debout, répondent « Gloire à Toi Seigneur » en se signant sur le front, sur la bouche et sur le coeur. Par cette triple signation ils expriment le désir d’inscrire l’Evangile dans leur intelligence, de le proclamer de leurs lèvres et d’en vivre de coeur. Ils rejoignent ainsi la pratique juive des phylactères, ces petites boîtes contenant des versets de la Torah. Les juifs pieux les portent sur le front et sur le bras gauche (qui frotte sur le coeur). Ils accomplissent ainsi les prescriptions du Deutéronome : « Que ces paroles que je te dicte aujourd’hui restent dans ton coeur ! Tu les répéteras à tes fils, (...) tu les attacheras à ta main comme un signe, sur ton front comme un bandeau. »(Dt 6,6-8) A la fin de la lecture le peuple acclame la Parole de Dieu en disant : « Louange à Toi Seigneur Jésus ». Le Christ est en effet la Parole vivante proférée dans l’assemblée. C’est Lui l’adorable Evangile que le ministre embrasse en disant : « Que cet Evangile efface nos péchés »
La profession de foi (Credo)
Après l’homélie on garde un moment le silence pour méditer ce qu’on vient d’entendre (cf PGMR n°23). Après quoi, le dimanche et les jours de solennité, on récite le Credo. Tout le peuple répond par cette unanime profession de foi à la Parole de Dieu qui vient de lui être adressée. Cette communion de l’Eglise dans la foi est le fondement de la communion de l’Eglise dans la charité, fruit essentiel de la messe. A vrai dire la récitation du credo n’a été introduite que tardivement et progressivement dans le rituel de l’eucharistie (au XIème siècle à Rome). La vraie « profession de foi » n’est-ce pas la liturgie elle-même ? Ce n’est pas uniquement à l’Anamnèse mais par toute la célébration que nous « proclamons le mystère de la foi » ! Lex orandi, lex credendi ! La manière de célébrer et de prier est la manière de croire. Les deux symboles que contient aujourd’hui le missel n’ont pas été composés pour la messe. Très anciens, ils sont d’origine baptismale. Le Symbole de Apôtres d’une concision bien romaine pourrait remonter au IIème siècle. Le Symbole de Nicée-Constantinople, plus long et plus oriental, est l’oeuvre, comme son nom l’indique, des Conciles de Nicée (325) et de Constantinople (381). Tous les fidèles s’inclinent profondément lorsqu’ils disent que le Fils de Dieu a pris chair de la Vierge Marie et s’est fait homme. Devant la grandeur de ce mystère de l’Incarnation qui trouve en quelque sorte dans l’Eucharistie son prolongement, tout chrétien se prosterne. Ces textes portent le nom de Symbole parce qu’ils unissent tous les chrétiens dans la confession d’une même et seule foi (cf Ep 4,4). En grec sym-bolos signifie ce qui rassemble. C’est le contraire de dia-bolos, le diable, c’est-à dire celui qui divise et disperse ! L’unanimité de l’Eglise qui professe le Symbole fait fuir le diable ....
La prière des fidèles (prière universelle)

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« Nourri par la Parole de Dieu, le peuple supplie avec la prière universelle pour les besoins de toute l’Église et pour le salut du monde entier » (PGMR n°33). Rétablie depuis le Concile Vatican II, la prière des fidèles vient au terme de la Liturgie de la Parole. Autrement dit, c’est après avoir écouté Dieu nous parler que nous lui parlons à notre tour. Notre prière universelle se doit de prendre en considération ce que Dieu vient de nous dire. Elle est une réponse à la Parole de Dieu. Aussi les intentions de prière seront-elles toujours bâties en référence avec les lectures du dimanche. Il est impensable de composer une prière universelle sans avoir lu les textes de la liturgie du jour. Il en va non seulement de l’unité de la liturgie mais aussi de la structure même d’une prière chrétienne qui est essentiellement responsoriale. Déjà saint Paul recommandait de prier pour tous les hommes et spécialement pour les détenteurs de l’autorité politique (1 Tm 2,1). En suppliant Dieu pour tous les hommes, le peuple des baptisés exerce sa fonction sacerdotale. La prière universelle n’est pas un bulletin d’information. Il est légitime que l’actualité soit la matière de nos demandes mais on évitera de se mettre à la solde de la dernière nouvelle plus ou moins fiable pour en faire une prière publique. Sans vouloir formuler de loi rigide, le missel indique quelques pistes pour que la prière s’élargisse aux dimensions de l’Église et du monde. Les intentions seront habituellement :
1. pour les besoins de l’Église, 2. pour les dirigeants des affaires publiques et le salut du monde entier, 3. pour tous ceux qui sont accablés par une difficulté, 4. pour la communauté locale. (PGMR n° 46)
Le pain et le vin
« Fidèle à l’exemple du Christ, l’Église a toujours employé le pain et le vin avec de l’eau pour célébrer le banquet du Seigneur. »(PGMR n°281). Lors de la Cène, il est très probable que Jésus ait rompu, conformément à la liturgie juive de la Pâque, du pain azyme (c’est-à-dire sans levain). C’est pourquoi l’Eglise latine utilise du pain azyme pour célébrer l’Eucharistie du Christ notre Pâque (cf 1 Cor 5,7-8). « Le vin de la célébration eucharistique doit provenir du fruit de la vigne »(PGMR n°284). Au pain de la nécessité et du labeur s’adjoint le vin de l’allégresse et de la fête. Le vin qui réjouit le coeur de l’homme (Ps 140,15) et figure la « sobre ébriété de l’Esprit »(cf Actes 2,13). Ce vin, signe de joie messianique, dont Jésus lui-même dit le Jeudi Saint qu’il le boira nouveau dans le Royaume de son Père(Mt 26,29). « Venez, mangez de mon pain, buvez du vin que j’ai préparé ! »(Proverbes 9,1-5). C’est ainsi que la Sagesse harangue les passants. A chaque messe Jésus, Sagesse incarnée, est le Grand-Prêtre selon l’ordre de Melchisédech qui offre pain et vin au Très-Haut(cf Gn 14,18). Il est notre Grand Panetier et Grand Echanson qui sert pour nous le repas de notre salut plus délectable que tous les festins de Pharaon(cf Genèse 40)
L’eau
« Le diacre, ou le prêtre, verse le vin et un peu d’eau dans le calice, en disant à voix basse : Comme cette eau se mêle au vin pour le sacrement de l’Alliance, puissions-nous être unis à la divinité de Celui qui a pris notre humanité. » (Missel Romain). Pourquoi cette eau dont il n’est pas fait mention dans les récits évangéliques de la Cène ? Certes le vin employé par Jésus devait être de ces vins forts de Palestine qui exigent d’être coupés avec de l’eau. Mais cette adjonction d’eau, probable historiquement et dont saint Justin fait déjà mention au IIème siècle, a surtout reçu une valeur symbolique. Elle rappelle le sacrifice du Christ qui de son côté ouvert laissa couler du sang et de l’eau (Jn 19,34). Pour les orientaux elle signifie les deux natures du Christ, l’eau de son humanité étant jointe au vin de sa divinité. Chez les latins, elle exprime davantage l’union de l’Eglise au sacrifice du Christ. La messe est en effet le sacrifice de toute l’Eglise et cette petite goutte d’eau dans le calice : c’est nous ! « Nous voyons que par l’eau c’est le peuple qu’il faut entendre, explique saint Cyprien (+ 257) et par le vin, le sang du Christ. Quand on mêle l’eau au vin dans le calice, c’est le peuple qui ne fait plus qu’un avec le Christ, c’est la foule des croyants qui se joint et s’associe à celui en qui elle croit. (...) Ainsi donc, quand on consacre le calice du Seigneur, on ne peut pas plus offrir l’eau toute seule que le vin tout seul ; si on n’offre que le vin, le sang du Christ se sépare de nous, s’il n’y a que de l’eau c’est le peuple qui se sépare du Christ. »
La préface
Elle s’ouvre par une invocation très ancienne : élevons notre cœur ! Saint Cyprien (+258) témoigne déjà de cette interpellation du président à toute l’assemblée : « Sursum corda ! haut les cœurs ! ». Par ces paroles, explique-t-il, les fidèles sont avertis qu’ils ne doivent penser qu’à Dieu. Et de fait le peuple répond : « habemus ad Dominum ! nous tournons (nos cœurs) vers le Seigneur ». La préface n’est pas seulement un préambule, comme le laisserait croire son nom, mais une proclamation solennelle devant le peuple (Prae-fatio) : « Vraiment il est juste et bon de te rendre grâce ! ... ». C’est surtout dans la préface que s’exprime l’action de grâce, dit la PGMR (n°55) : Le prêtre, au nom de tout le peuple saint, glorifie Dieu le Père et lui rend grâce pour toute l’oeuvre de salut ou pour un de ses aspects particuliers, selon la diversité des jours des fêtes ou des temps. Le missel Romain contient un très large choix de préfaces pour toutes sortes de circonstances particulières
La Prière Eucharistique
Nous te rendons grâces, notre Père, pour la sainte vigne de David ton serviteur, que tu nous as fait connaître par Jésus ton serviteur(...) Comme ce pain rompu, d’abord dispersé sur les montagnes, a été recueilli pour devenir un, qu’ainsi ton Église soit rassemblée des extrémités de la terre dans ton royaume... (Didachè, 1er siècle)
On l’appelait autrefois le Canon, c’est-à-dire la règle immuable de la prière. En Orient on l’appelle l’anaphore, c’est-à-dire l’élévation en offrande. Mais désormais dans le monde latin on la nomme la prière eucharistique. Elle est le « centre et sommet » (PGMR n°54) de la célébration. Elle remonte à Jésus lui-même qui d’après les évangiles « prononça la bénédiction sur le pain et rendit grâce »(Marc 14,22-23). Nous avons des exemples très anciens de ces prières eucharistiques, comme celle de la Didachè, ci-dessus. De quoi se compose une prière eucharistique (cf PGMR n°55) : 1) La Préface 2) Le Sanctus 3) L’épiclèse sur les dons 4) Le récit de l’Institution 5) L’Anamnèse 6) L’épiclèse sur le peuple 7) Les intercessions 8 ) La doxologie finale
La quête
Lorsque Moïse voulut ériger le sanctuaire conformément aux ordres du Seigneur, il fit appel aux dons des fidèles. Ceux-ci se montrèrent si généreux que l’on dut rapidement faire passer ce mot d’ordre : « "Que personne, homme ou femme, ne fasse plus rien pour la contribution du sanctuaire" , et l’on empêcha le peuple de rien apporter. » (Exode 36,6). Combien plus les chrétiens doivent-ils être soucieux de participer selon leurs ressources à l’édification de l’Eglise ! Edification matériel du batîment, bien sûr ; mais surtout édification spirituelle par la propagation de la foi et la charité fraternelle. On sait quelle place la collecte en faveur des plus démunis occupe dans les préoccupations de saint Paul (cf 2 Cor 8-9). L’Apôtre y voit un signe d’unité de toute l’Eglise. Le dimanche chacun apportait ce qu’il avait pu épargner (cf 1 Cor 16,2) Au-delà de cette indispensable solidarité matérielle, la quête a aussi, par sa place dans la liturgie, une forte dimension spirituelle. Notre petite aumône nous rappelle la grande aumône que le Christ nous fait par le don de sa vie dans le sacrifice eucharistique qui est le sacrifice de la croix. Elle nous rappelle aussi que l’on n’est jamais à la messe en simple spectateur d’un mystère qui se trame sans nous. Les quelques euros que le fidèle jette dans la corbeille manifestent l’offrande qu’il fait de lui-même à Dieu. Tous les fidèles s’unissent en effet au Christ qui s’offrent à son Père. Telle est l’eucharistie : le sacrifice de toute l’Eglise, comme le proclame précisément le prêtre célébrant juste après la quête. « Que l’Esprit saint fasse de nous une éternelle offrande à ta gloire ! »
Les quatre prières eucharistiques
Dans la primitive église chaque évêque pouvait improviser selon son cœur un chant d’action de grâce sur le pain et le vin. Mais on s’aperçut très vite qu’il était préférable de codifier quelque peu l’inspiration, pas toujours orthodoxe, des pontifes....C’est ainsi qu’apparurent les Canons, règles de la prière. De nos jours le missel Romain propose principalement quatre canons :
  La prière eucharistique numéro 1 : appelée Canon Romain car, remontant au moins à saint Ambroise (+397), elle fut durant des siècles et jusqu’au Concile Vatican II l’unique Canon de l’Eglise latine. « Père infiniment bon, Toi vers qui montent nos louanges... » On la reconnaît notamment à l’énumération des saints de Rome (Lin, Clet, Clément, ...).
  La prière eucharistique numéro 2 : C’est une adaptation récente de la plus ancienne prière eucharistique connue : celle de saint Hippolyte de Rome (vers 215). C’est aussi la plus utilisée, peut-être parce que c’est aussi la plus brève ! « Toi qui es vraiment saint, Toi qui es la source de toute sainteté... »
  La prière eucharistique numéro 3 : Elaborée au moment du Concile, cette prière se veut un modèle de prière eucharistique, avec une structure idéale. Elle est la plus élaborée au point de vue théologique et souligne notamment le rôle de l’Esprit Saint, en mettant en relief les deux épiclèses. « Tu es vraiment saint, Dieu de l’univers, et toute la création proclame ta louange... »
  La prière eucharistique numéro 4 : Elle s’inspire des anaphores orientales, surtout de la très vénérable anaphore de saint Basile (+379). Elle comprend une Préface propre qui lui est indissociablement liée et qui met l’accent sur le Dieu créateur. Elle développe une véritable histoire du salut. « Père Très saint, nous proclamons que tu es grand... »
 
 
 

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